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RADIOCLIMFIRE

Nom du projet : 
Radioactivité, climat et santé humaine : vers un second Tchernobyl ?
Période : 
novembre 2011 - janvier 2014
Nom du coordinateur : 
Anders Pape MOLLER

Objectifs
Le projet de recherche RadioClimFire visait à s'interroger sur les impacts potentiels du changement climatique sur l'occurrence des feux de forêts et de ses incidences potentielles sur la santé humaine compte tenu de la possibilité de remise en circulation aérienne d'une partie de la radioactivité stockée dans les plantes depuis l'accident de Tchernobyl.

Résultats majeurs
Après l'accident de Tchernobyl de 1986, une très importante quantité de Césium 137 (137Cs) se répand dans une large zone allant de l'Ukraine et de la Biélorussie jusqu'aux Alpes. Plusieurs milliers de kilomètres carrés sont alors totalement interdits d'accès et sont peu à peu regagnés par la forêt et, plus généralement, par la végétation, qui produit une importante biomasse favorable aux déclenchements de feux.
Dans le cadre du projet RADIOCLIMFIRE, les incendies des 31 juillet 2002, 20 mars 2008 et 19 juillet 2010 ont été simulés. Alors que l'explosion de la centrale de Tchernobyl a libéré une quantité de 137Cs équivalent à 85 000 térabecquerel (TBq) fin avril 1986, les incendies réels et simulés libèrent, sur une période de plusieurs mois et de façon quasi-continue, des quantités situées entre 290 TBq et 4200 TBq. N'importe lequel des trois scénarii étudiés (10, 50 ou 100 % de la zone d'exclusion brûlée), constituerait un accident majeur sur l'échelle INES (International Nuclear and Radiological Event Scale). Il a aussi été possible de modéliser les zones où le 137Cs s'est déposé, ou se déposerait, ainsi que le cumul des quantités déposées, dans ces six cas de figure.
Le projet visait également à étudier les effets d'incendies massifs. Des scénarios ont été établis sur la base de l'incendie de 2010 pour des surfaces incendiées de 10, 50 et 100 % des zones d'exclusion d'Ukraine, de Biélorussie et de Russie. Les scénarios relatifs à des surfaces incendiées de 50 et de 100 % des zones d'exclusion libéreraient des quantités de l'ordre de 290 à 4200 TBq de 137Cs, quantités comparables à celles libérées par le site de Tchernobyl à partir de juillet 1986 et par celui de Fukushima à compter de mai 2011.
Ainsi, le scénario d'un incendie de type 2010, qui couvrirait 100 % des zones d'exclusion, déboucherait sur 20 à 240 cas de cancers supplémentaires, dont la moitié avec issue fatale.

Figure clé










Surnombre d'apparition de cancers du à l'exposition au 137Cs (dans l'air, par dépôt, par inhalation et ingestion).
Source : N. Evangeliou et al., 2015.



















Dimension interdisciplinaire
Ce projet a rassemblé des chercheurs provenant d'horizons très différents : climatologie, biodiversité, écologie, biosphère terrestre et radioécologie.

Laboratoires impliqués
Extérieurs au GIS : 

Université de Caroline du Sud (Etats-Unis)
Université d'Alabama (Etats-Unis)


Contact projet : 

Anders Pape MOLLER
ESE
anders.moller@u-psud.fr