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PASTEK

Nom du projet : 
Impact des changements globaux sur le soutien hydrologique du Mékong
Période : 
janvier 2010 - décembre 2012
Nom du coordinateur : 
Christian VALENTIN

Objectifs

Le projet PASTEK visait à étudier les impacts du changement global sur les volumes et la qualité des eaux de l'un des sous bassins du Mékong : le bassin versant de la Nam Khan (7 400 km²), situé au Laos. Le premier volet de ce projet consistait à comprendre, à partir de données déjà nombreuses, le lien entre usage des terres, signal pluviométrique, réponse hydrologique et qualité des eaux. Le second volet était dédié au développement d'un modèle fondé sur les mesures de débits réalisées sur la Nam Khan depuis 1960 et à l'extrapolation de ce modèle sur la période 2010-2050 suivant plusieurs scenarii d'évolution climatique et de changement d'usage des terres.

Résultats majeurs
Le projet Pastek a clairement illustré l'impact des changements d'usages des terres sur la production de ruissellement à l'échelle de la parcelle, mais aussi des écoulements à l'échelle des petits bassins versants cultivés du Laos. Ainsi, l'abandon de l'agriculture du riz pluvial au profit du teck s'accompagne d'une forte augmentation du ruissellement et des pertes en terres du fait d'une mauvaise gestion du sous-bois. Le sol nu reçoit l'impact direct des gouttes plus grosses sous teck que sous riz. A l'échelle des petits bassins versants, l'analyse et la modélisation hydrologique des cycles d'abattis-brûlis montrent que les phases de jachères tendent à réduire les écoulements de basses eaux du fait d'une évapotranspiration plus forte que sous cultures annuelles. Sur le très grand bassin versant de la Nam Khan, il n'a pas été possible, en revanche, de mettre en évidence de telles relations entre changements d'usages et régime hydrologique. L'analyse de la qualité bactérienne des eaux depuis la petite parcelle jusqu'au très grand bassin versant a mis en évidence des pollutions ponctuelles liées aux villages et aux petites industries, mais plus encore des pollutions diffuses en provenance des bassins versants du fait des déjections animales (volaille, porcs, bétail) et humaines. La cartographie participative a mis en évidence un décalage très marqué entre les populations des plaines et vallées et celles des bassins versants montagneux en termes d'accès à l'eau potable et aux installations de soins.

Dimension interdisciplinaire
Ce projet a réuni des disciplines très diverses depuis la géophysique superficielle et la modélisation numérique jusqu'à la géographie et les questions de santé humaine, en passant par l'agronomie, l'écologie, la pédologie, l'hydrologie et la microbiologie. Comme le reflète les articles produits par les équipes mobilisées par ce projet, les travaux ont donné lieu à une interdisciplinarité forte, fondée sur une analyse des causes et des effets des changements d'usages des terres. Ces impacts, tant sur les flux d'eau que sur les contaminants, sont bien plus rapides, dans cette région, que ceux des changements climatiques.

Figure clé


Évolution de la pluie journalière, du débit, de la charge particulaire en suspension et de la teneur en Escherichia coli à l'exutoire de la Nam Khan au Laos ; mise en évidence d'une plus forte contamination lors des écoulements de crue en particulier lors des périodes d'inondation exceptionnelle comme lors de la crue éclaire du 8 août 2012.
Source : projet PASTEK.














Projets induits / implications
Projet ANR BIODIVHEALTHSEA (Impacts et perceptions locales des changements globaux : santé, biodiversité et zoonoses en Asie du Sud-Est).
2012-2015 - Porteur : Serge Morand, CNRS, ISEM.

Projet ANR TEAKITEASY (Consequences of the expansion of tree plantations on the hydro-sedimentary functioning of tropical montane agro-ecosytems. Use of aquatic microbial diversity as an integrative proxy of the impact of land use change on watershed services, in interaction with climate change).
2014-2016 - Porteur : Olivier Ribolzi, IRD, GET.

Projets INSU EC2CO BELCRUE et BELKONG (Utilisation du béryllium-7 pour le traçage des sédiments fins depuis les petits bassins amont jusqu'aux grands fleuves : étude exploratoire de Houay Pano au Mékong).
2012-2013.

Projet CNRS PEPS MIASMES (Maladies liées aux Inondations : approche socio-spatiale sur les affluents du MEkong).
2012.

Thèse : le succès de l'utilisation du modèle RIVERSTRAHLER à la pollution fécale de la Nam Khan, au nord Laos, a encouragé la définition d'un sujet de thèse portant sur le même sujet, mais au Viêt-Nam, dans le contexte du Fleuve Rouge.

 

Laboratoires impliqués

Documents complémentaires et liens : 
Contact projet : 

Coordination Christian VALENTIN
Directeur de Recherche IRD au laboratoire Bioemco
Christian.Valentin @ ird.fr