Objectifs
Dans la continuité des projets RISC UV et EXPO UV, EREBUS avait pour objectif d'évaluer les risques et bénéfices de l'exposition au rayonnement ultraviolet (UV) en région tempérée (France). Motivé par la nécessité de disposer de données fiables pour les études épidémiologiques et de clarifier les messages de prévention, il était fondé sur l'évaluation et l'élaboration de climatologies de dose érythémateuse et de dose nécessaire à la synthèse de la vitamine D, l'étude des effets de la nébulosité sur les doses UV et la répartition spectrale du rayonnement UV à partir de mesures sol en France et la simulation des doses UV passées et futures par un modèle de climat.  

Résultats majeurs
Du point de vue des effets bénéfiques du rayonnement UV, un certain nombre d'études indiquent qu'en automne et en hiver, la durée d'exposition nécessaire pour synthétiser 1000 unités de vitamine D en Europe tempérée est généralement plus long que la durée suffisante pour provoquer un érythème. Les mesures de rayonnement UV effectuées dans le cadre du projet RISC-UV nous ont permis de confirmer ces résultats en région parisienne. Afin d'évaluer comment ces deux durées évolueront en Europe en fonction du changement climatique, des simulations des doses érythémateuses et des doses de synthèse de vitamine D ont été effectuées à partir d'un modèle radiatif et des résultats des simulations par le modèle IPSL-CM5 ESM des paramètres contrôlant le rayonnement UV de ciel clair (principalement les contenus intégrés d'ozone et d'aérosols). Ces simulations ont utilisé à la fois les mesures réglementaires du Protocole de Montréal quant à la réduction d'émission des constituants appauvrissant la couche d'ozone et les différents scénarios de changement climatique. Les résultats montrent que la reconstitution de la couche d'ozone prévue dans le courant du 21ème siècle, aura pour effet de réduire le rayonnement UV à la surface de façon plus ou moins importante suivant les scénarios climatiques. Dans le cas des aérosols par contre, la diminution de leur concentration atmosphérique induite par la réglementation des futures émissions de particules liées aux activités humaines aura pour effet d'augmenter le rayonnement UV. Les résultats des simulations montrent alors des résultats contrastés entre la synthèse de vitamine D et l'apparition d'érythèmes. Dans le premier cas, la synthèse de vitamine D étant principalement contrôlée par le contenu d'ozone, la durée d'exposition nécessaire pour synthétiser la vitamine D augmente pour tous les scénarios de changement climatiques. L'effet de la récupération de la couche d'ozone est également observé dans le cas de l'apparition d'érythème mais les doses érythémateuses étant plus sensibles à l'effet des aérosols, les simulations montrent, pour le scénario de faible changement climatique uniquement, une diminution de la durée d'exposition nécessaire à l'apparition d'un érythème en été (Correa et al., 2013)..

Dimension interdisciplinaire
EREBUS a permis la collaboration entre physiciens de l'atmosphère, médecins dermatologues et épidémiologistes.